Savannah Bay

de Marguerite DURAS


THEATRE DES MARTYRS

2010


Interprétation

Edwige Baily (La jeune fille),

Jacqueline Bir (La dame âgée).

Décor, costumes, lumières et mise en scène 

Philippe Sireuil



Production

LA SERVANTE



 
  1. photos de Zvonok ©

SAVANNAH BAY

Comme tous les jours ou presque, la jeune femme est venue à la rencontre de la dame âgée. Comme tous les jours sans doute, ainsi qu’elle tente de le faire chaque fois, la jeune femme va vouloir que la dame âgée lui raconte l’histoire, l’histoire de Savannah Bay ou plutôt les histoires de Savannah Bay, le puzzle d’une vie à la pièce à jamais manquante, l’histoire d’un amour tragique et démesuré, scellant à jamais le destin de la morte, mais aussi de celles et ceux qui lui ont survécu :  la mère, l’homme et la petite fille née de cet amour…

Entre la dame âgée qui perd la mémoire et la jeune femme qui voudrait en être la dépositaire, le dialogue s’instaure où mensonges et vérités se mélangent, troué de réminiscences et d'affabulations, de silences et de chansons, d’esquives et de questions, de rires et de sanglots.

Et la dame âgée raconte. Parfois elle s’arrête, se cabre, tant la douleur est forte. Et la jeune femme l’écoute. Parfois elle l’invite à poursuivre, la conduit, la force même, tant le désir de savoir est profond.

Sans doute savent-elles que l’histoire de Savannah Bay est la leur, et qu’il faut que la parole s’exhibe une fois encore « devant la salle à qui l’on doit le spectacle », comme le dit la dame âgée, l'ancienne comédienne qui se souvient que le théâtre est là, et qu’il faut s’y refuser de mourir, par politesse.

« Rien n'est sûr, écrit Marguerite Duras, il n'y a rien de vrai dans le réel, rien. » L’infinie liberté de son écriture fait de Savannah Bay, un moment de théâtre qui nous tend en partage ce que l’amour, la douleur, la quête de la vérité et la poésie peuvent oser de plus beau.



PHILIPPE SIREUIL

22.03.2009


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